“J’ai vu des choses que vous ne croiriez pas…”

Avec ces mots commence le voyage de Revela’t 2025.
Un voyage qui prend pour point de départ le monologue iconique Tears in Rain de Blade Runner, où le réplicant Roy Batty (Rutger Hauer) parle d’expériences uniques condamnées à disparaître, comme des larmes sous la pluie. Qui ne s’est jamais senti ainsi ? Témoin de ce qui est extraordinaire, sachant que peut-être personne d’autre ne le verra ?

C’est ainsi que nous comprenons la photographie analogique : comme un acte de résistance et de mémoire dans un monde saturé d’images éphémères. Depuis près de deux siècles, elle est le miroir de notre existence : visages, paysages, idées, émotions, désirs… Tout ce qui fait de nous des êtres humains.

Aujourd’hui, dans un présent où l’intelligence artificielle brouille les frontières entre le réel et l’imaginé, nous nous demandons : pouvons-nous encore être surpris ?
Nous croyons que oui.

C’est pourquoi, cette année, chaque exposition sera une fenêtre ouverte sur des mondes qui semblent rêvés, mais qui sont bien réels…

Nous arrivons à cette treizième édition avec la même passion que le premier jour et le désir de continuer bien au-delà.
Cela n’a pas été facile. Le chemin parcouru cette année a été semé d’obstacles — surtout économiques — et nous ne pouvons pas cacher que l’avenir du festival est incertain. Si les conditions ne changent pas, peut-être que Revela’t disparaîtra aussi, comme ces larmes sous la pluie.

Mais aujourd’hui, il ne s’agit pas d’un adieu, mais d’une célébration.
Parce que nous sommes arrivés jusqu’ici. Et tant que cela nous sera possible, nous continuerons à faire en sorte que la photographie analogique puisse encore nous faire remettre bien des choses en question.

Espérons que le futur nous traitera comme la Tyrell Corporation a traité Rachael (Sean Young)…
Et qu’il nous laissera continuer le festival encore quelques saisons.