Carlos Canal
Archivo Sombra
Carlos Canal utilise la photographie comme une interface qui relie l’être intérieur au monde extérieur, remettant en question la réalité et montrant que ses principes fondamentaux ressemblent à ceux de la vie. Dans notre culture, la photographie est intimement liée aux souvenirs, à la mémoire et à l’oubli. Les souvenirs sont des mouvements du cœur qui se ravivent à travers des sentiments internes, tandis que la mémoire agit comme une réaction plus froide, détachée de l’émotion et enracinée dans l’inconscient.
Pour un photographe, l’archive est bien plus qu’une collection de documents ; c’est un registre de traces, de rencontres et de fragments de vie qui perdurent dans l’image, résistant à l’oubli. L’archive, liée à la destruction et à la mort, représente une chronologie de vies déjà vécues, un espace d’origine et de fin, rempli de secrets et d’ombres. Archivo Sombra émerge de ce lieu caché où des moments capturés sont conservés pour vaincre l’oubli. C’est un exercice de résistance qui extériorise ce qui s’est endormi avec le passage du temps. Ainsi, la photographie devient un dialogue entre la lumière et l’ombre, la réalité et la fiction, la mémoire et l’oubli, la vie et la mort.
Pour le commissaire de Archivo Sombra, Rafael Doctor, l’exposition présente un retable unique de Carlos Canal qui révèle des fragments vitaux endormis dans des négatifs, désormais ressuscités comme des ombres du passé.
Carlos Canal (Grajal de Campos, León)
Carlos Canal est médecin, photographe et enseignant. Son travail explore la relation entre la photographie, l’identité et la mémoire.
Depuis 1984, il développe une œuvre multidisciplinaire qui intègre l’image comme moyen d’expression et de thérapie, mettant en avant son projet Recuperar la luz, pionnier dans l’utilisation de la photographie avec des patients atteints de leucémie.
Il a été commissaire et directeur du festival Fotomanías et a travaillé comme enseignant dans des universités telles que la Complutense, l’Autonome et l’Européenne de Madrid, ainsi qu’à la Goldsmiths University of London.
Depuis 2014, il approfondit les usages thérapeutiques de l’image.
Son œuvre récente, Archivo Sombra, rassemble plus de cent images qui explorent la dualité entre mémoire et oubli, lumière et ombre, révélant son intérêt pour les liens émotionnels et l’introspection. L’exposition a été présentée dans des espaces culturels tels que El Palacín de Léon et la Sala Rivadavia de Cadix, consolidant sa trajectoire artistique et pédagogique.
