Laura Aubrée et Ramsés Silva
De la luz a la materia
L’œuvre de Laura Aubrée et Ramsés Silva cherche à explorer la relation entre l’image, la matière et le temps, établissant ainsi un dialogue entre la photographie primordiale et le cinéma expérimental. Leur proposition transcende la simple capture de la réalité pour transformer l’image en un espace de réflexion sur la mémoire, l’identité et la sacralité.
Le projet s’inscrit dans le processus alchimique de création d’images, où la lumière se solidifie sur le verre et où le temps se fragmente dans les émulsions. En ce sens, il ne s’agit pas seulement de documenter ou de représenter, mais de remettre en question la manière dont nous percevons et vivons l’image. Leur œuvre rompt avec la linéarité du temps, générant un espace où passé et présent se fondent, invitant le spectateur à s’arrêter dans l’image et à l’habiter comme un rêve ou un souvenir.
Un autre aspect essentiel est la relation entre l’image et la sacralité. L’installation présente la croix non pas comme un poids ou un symbole fixe, mais comme une possibilité ouverte à de nouvelles significations. La question centrale qui émerge est : qu’est-ce que nous considérons comme digne d’être sacré et quelles histoires écrivons-nous dans les symboles que nous héritons ? En ce sens, l’œuvre devient un palimpseste, une couche sur couche de significations en constante transformation.
Ainsi, l’exposition fonctionne comme un espace liminaire, où la photographie et le cinéma se dissolvent, et où la matière et l’esprit se rencontrent. C’est une expérience immersive qui invite à la contemplation et à la réflexion sur la nature même de l’image et de son pouvoir à nous interpeller.

Laura Aubrée ( Brest, France) et Ramsés Silva (Badajoz)
Ils travaillent en collaboration en tant que photographes depuis 2023. Leur pratique artistique émerge de l’exploration de l’image expérimentale, défiant les frontières entre la photographie statique et le mouvement cinématographique. Par le biais d’une combinaison de techniques apparemment opposées, telles que le collodion humide et le cinéma argentique, ils créent des paysages visuels dystopiques dans lesquels leurs installations redéfinissent le sens des images.
Dans leur langage visuel, la photographie n’est pas seulement une image, mais aussi un objet physique qui traverse la frontière entre l’inanimé et l’animé. Leur œuvre accorde un espace intime au collodion, invitant à “franchir” au-delà du perceptible et ouvrant une nouvelle dimension pour le cinéma, qui émerge comme un palimpseste de significations en constante évolution. Cette approche transforme leur création artistique en un dialogue entre le passé et le présent, la matière et l’expérience visuelle, explorant les limites de l’image et sa capacité à se transformer et à nous transformer.
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